Un pastoralisme inclusif des femmes et des jeunes au sud du Burkina Faso
Le projet MODHEM+, financé par la SDC et mis en œuvre par SNV, soutient la construction d'infrastructures afin d’améliorer la mobilité et la santé du bétail, et valoriser les chaînes de valeur pastorales bénéficiant aux jeunes et aux femmes. En collaborant avec les communes, le projet veille à inclure ces groupes dans la réalisation, l'entretien et la rentabilisation des infrastructures. Cette approche favorise une gestion durable et pacifique des ressources, tout en renforçant la résilience des populations pastorales du sud du Burkina Faso.
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Version française
1. Crise du pastoralisme et résilience des ménages
Le projet MODHEM+, mis en œuvre par SNV (Organisation Néerlandaise de Développement) et financé par la Direction du Développement de la Coopération Suisse (DDC), a pour objectif de contribuer à améliorer la productivité, les revenus, la résilience et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations pastorales et agropastorales du sud du Burkina Faso. En partenariat avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (MARAH), le projet s’inscrit dans la politique gouvernementale de développement durable de l’élevage et couvre quatre régions frontalières des pays côtiers : les Cascades, le Centre-Ouest, le Centre-Sud et le Sud-Ouest. Il cible environ 290 000 acteur.trices directs et plus de 800 000 acteur.trices indirects répartis dans vingt communes.
Le pastoralisme au Sahel fait face à de nombreux défis interdépendants. La mobilité du bétail, essentielle pour suivre les cycles des pâturages et des ressources en eau, est entravée par l'absence de pistes délimitées, aménagées et d'aires de pâture. Ceci est dû à l'expansion des terres agricoles liées à la pression démographique, entrainant des conflits entre pasteurs et agriculteurs. L’insécurité et la présence de groupes armés viennent compromettre davantage cette mobilité. De plus, les effets du changement climatique tels que les sècheresses affectent la disponibilité des ressources en eau et des pâturages, avec un impact sur la santé du bétail et la production laitière. Les ménages d’éleveurs-pasteurs peinent à transformer et à commercialiser leurs produits tels que la viande, le lait, le cuir et le fumier, ce qui fragilise leurs moyens de subsistance et leur résilience.
Un des principaux objectifs du projet est d’accroître la productivité animale et agricole des ménages (agro) pastoraux et d’agriculteurs des zones couvertes. Pour ce faire, il vise à faciliter la mobilité du bétail, à améliorer l’accès aux ressources pastorales, à faciliter la prise en charge de la santé animale et à favoriser l’accès aux marchés grâce à des infrastructures pastorales qui bénéficieront à plus de 50 000 éleveurs et agropasteurs, dont 40% de femmes.
2. Des acteurs et actrices clé de la résilience
Utilisateurs.trices des infrastructures pastorales…
Des ateliers de recherche-action menée entre septembre 2021 et juillet 2023, réunissant les équipes de plusieurs projets mis en œuvre par SNV au Burkina Faso et visant à mieux comprendre les rôles et les besoins des femmes et des jeunes au sein des ménages ciblés ont révélé que les femmes utilisent les points d'eau pour mener leurs tâches domestiques, telles que le maintien de l'hygiène des membres du ménage et des lieux, la préparation des aliments et les soins aux animaux. Les marchés à bétail représentent des opportunités d'affaires pour les femmes qui y vendent de petits ruminants, veillent à l'hygiène autour des abattoirs, récupèrent les abats et assurent la restauration. Elles sont également responsables de la traite et de la transformation du lait. Enfin, elles sont impliquées en tant qu'agricultrices au sein des ménages exploitant les terres où se fait le tracé et le balisage des pistes à bétail à la suite des accords sociaux. Quant aux jeunes hommes, ils mènent les troupeaux en transhumance et sont présents au sein des marchés à bétail et dans les activités de boucherie, tannerie, la production de fourrage et peuvent être impliqués dans la collecte et la vente du lait. Toutes ces activités contribuent à la sécurité alimentaire et à la résilience des ménages.
Mais peu consulté.es
Ainsi, bien qu’étant des utilisatrices des infrastructures pastorales, les femmes sont peu consultées dans les prises de décisions concernant leur réalisation, entretien et gestion. Leur accès n’est pas garanti en termes de distance, de choix technique et d’aménagement ou de coût d’utilisation, en grande partie à cause des normes et rôles sociaux de genre. En tant que chefs de ménage, les hommes sont les propriétaires des ressources et prennent activement part aux concertations autour de la gestion des ressources et des infrastructures, tandis que les femmes restent souvent en marge de ces processus décisionnels, tout comme les jeunes hommes.
Avec des répercussions sur la résilience
La faible implication des femmes et des jeunes dans la gestion et la rentabilisation des infrastructures pastorales peut se révéler inefficace, voire générer des conflits, impactant les conditions d’existence et la sécurité alimentaire des ménages. Ce constat a conduit l’équipe projet et ses partenaires à élaborer des stratégies pour assurer une meilleure implication des femmes et des jeunes dans le processus d’ingénierie sociale en amont et pendant la réalisation des infrastructures pastorales, ainsi que leur représentation et engagement dans leur gestion et rentabilisation.
3. Infrastructures pastorales et inclusion
Réalisation d’infrastructures pastorales
Les stratégies mises en œuvre incluent un processus d’ingénierie sociale autour de la réalisation des infrastructures auquel les femmes et les jeunes ont été associés à travers les organisations de la société civile pastorale. Pour faciliter la mobilité et améliorer la santé du bétail, une vingtaine de parcs de vaccination ont été réalisés le long des 200 km de pistes. Une vingtaine d’infrastructures pastorales hydrauliques, dont six adductions d’eau potable simplifiées (AEPS), ont été réalisées dans les zones pastorales, les marchés à bétail ainsi que des aires de pâture et de repos. De plus, environ 900 hectares de zones et aires de pâture ont été restaurés et régénérés. Deux postes vétérinaires équipés ont été achevés à Gaoua et à Périgban pour faciliter le suivi sanitaire des troupeaux. Des référentiels technico-économiques ont été élaborés pour les infrastructures productives en vue de valoriser les produits transformés par les femmes et les jeunes tels que le lait, la viande et les peaux.
Mise en place de comités de gestion inclusifs
Des comités de gestion inclusifs ont été mis en place pour toutes les infrastructures, avec l’appui du Réseau de Communication sur le Pastoralisme (RECOPA) afin d’en assurer la gestion, l’entretien et la rentabilisation. En ce qui concerne les pistes, il existe 24 comités de gestion sur les 24 villages traversés. Le projet a insisté sur l’importance de nommer une femme et un jeune par comité de gestion et s’est efforcé, par des actions de communication de créer un environnement propice à leur participation. Au total, 46 Comités de Gestion (COGES) composés de 73% d’hommes et 27% de femmes ont été mis en place et formés sur leurs rôles et responsabilités.
Activités en appui à la résilience des ménages
Le projet soutient la production fourragère et la transformation laitière comme activités génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes. Quatre unités de production fourragère et quatre AEPS ont été réalisés pour des sociétés coopératives à Léo et Kampti. Des concertations communautaires ont été menées pour assurer un ancrage social des investissements et des équipements fournis. Le projet a organisé des formations sur les itinéraires techniques et les variétés de fourrage. En 2023, plus de 467 tonnes de fourrage et 77 tonnes de grains ont été produits sur une superficie de 499 ha dans les 20 communes, sous la coordination des comités de gestion et le suivi des services techniques déconcentrés. Deux kiosques à l’intention des restauratrices ont été construits au niveau des aires d’abattage de Gaoua et Niangoloko, deux tanneries réalisées pour la valorisation des peaux et deux biodigesteurs productifs de 40 m³ chacun installés. Enfin, 80 biodigesteurs ont été réalisés au sein des ménages, dont quatre dirigés par des femmes. En tout, 1 650 tonnes de compost ont été produites et 327 hectares culturaux ont bénéficié d’engrais organique, contribuant ainsi à la résilience des agriculteurs.trices dans un contexte de cherté des intrants agricoles.
Appui aux communes
Des sensibilisations et des formations ont permis d’améliorer la gestion inclusive des infrastructures pastorales par les collectivités territoriales. Une formation sur la planification sensible à l’égalité de genre et aux conflits a été dispensée aux 20 secrétaires généraux et 16 points focaux communaux (dont deux femmes), avec une attention particulière à la participation des femmes et des jeunes lors des activités clé, dans une optique de justice sociale et de prévention des conflits : tenue de 192 assemblées générales villageoises de restitution et de vulgarisation du dispositif endogène de prévention et de résolution pacifique des conflits par 941 membres (dont 58 femmes) des conseils villageois de développement (CVD) ; opérationnalisation dudit dispositif auprès des communautés, ce qui a permis de toucher 20 385 personnes, soit 7 688 femmes, 4 636 jeunes et 8 061 hommes; appui à la tenue de vingt sessions communales sur la transhumance dans la zone d’intervention. Grâce aux actions de communication du projet, on estime à 35% la proportion de femmes qui participent aux assemblées villageoises organisées par les communes sur la transhumance et la gestion des ressources pastorales.
4. Amélioration de la productivité et réduction des conflits
Grâce à ces stratégies, la productivité agricole et animale s’est améliorée, avec une augmentation du volume des produits transformés, notamment pour la viande et le fourrage. A titre illustratif, 683 770 kg de viande produits sur une cible de 32 086 et 69 520 kg de fourrage sur une cible de 25 380 kg. Le nombre de producteurs.trices ayant vu leurs revenus augmenter (44 122 dont 6 409 femmes) grâce à la transformation de la production de lait et de compost reste toutefois en-deçà des attentes en raison de l’insécurité. Le projet a également permis la création ou l’amélioration de 1954 emplois, principalement dans la production fourragère. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs ont diminué grâce aux activités de sensibilisation organisées par les communes telles que la tenue de 217 dialogues pour prévenir et gérer les conflits. Les communes de Banfora, Dalo et Gao ont développé des plans communaux de développement favorables à l’élevage pastoral et 105 textes locaux ont été adoptés et diffusés pour renforcer la gestion des infrastructures pastorales et améliorer la mobilité du bétail.
5. Systématisation de l’approche inclusive
Les collectivités territoriales, avec l’appui des points focaux communaux, jouent un rôle central dans la gestion et la pérennité des infrastructures réalisées, veillant à une gouvernance exemplaire et à la diversification des sources de revenus pour leur entretien. Les principales leçons pour améliorer la participation des femmes et des jeunes dans la réalisation, la gestion et la rentabilisation des infrastructures ont été tirées lors de l’atelier de planification sensible à l’Egalité de Genre et l’Inclusion Sociale (EGIS) à l’endroit des communes.
Tout d'abord, des quotas pour favoriser la participation de ces groupes doivent être prévus dès l'élaboration des termes de référence de chaque activité. Les autorités coutumières et villageoises doivent être sensibilisées à l’aide d’un argumentaire démontrant que les femmes et les jeunes sont utilisateur.trices des infrastructures et contribuent à la résilience des ménages. Leur implication doit être assurée à chaque étape du processus, au cours des réunions et cadres de concertation et au sein des comités de gestion (COGES) et suivie systématiquement via des procès-verbaux, des listes de présence, etc.
Des leaders doivent être identifiés au sein des associations locales pour garantir la représentation des femmes et des jeunes, puis leurs capacités renforcées par des formations en leadership et sur des questions clés telles que le foncier. Ils/elles doivent être encouragés à occuper des postes de leadership locaux. Enfin, il convient de soutenir les jeunes et les femmes dans les chaînes de valeur où ils/elles sont actifs pour contribuer à leur autonomisation économique : production de fourrage, lait, viande et compost. Il s’agit d’un travail de longue haleine où la communication joue un rôle essentiel. A l’avenir, le projet travaillera à inclure les personnes déplacées internes dans ces processus au regard de l'évolution du contexte sécuritaire. Les leçons apprises sont présentées dans le guide et la boite à outils PASSHA pour intégrer l’EGIS et la sensibilité au conflit aux projets de SNV qui appuient un pastoralisme apaisé et inclusif au Sahel.
English version
Inclusive pastoralism for women and young people in southern Burkina Faso
The MODHEM+ project, funded by SDC and implemented by SNV, supports the construction of infrastructure to improve livestock mobility and health, while enhancing pastoral value chains that benefit young people and women. By working with local municipalities, the project ensures the inclusion of these groups in the development, maintenance, and profitability of the infrastructure. This approach promotes sustainable and peaceful resource management, while strengthening the resilience of pastoral communities in southern Burkina Faso.
1. Pastoral crisis and household resilience
The MODHEM+ project, implemented by SNV (Netherlands Development Organization) and funded by the Swiss Cooperation Development Directorate (SDC), aims to improve the productivity, income, resilience, and food and nutritional security of pastoral and agro-pastoral populations in southern Burkina Faso. In partnership with the Ministry of Agriculture, Animal Resources, and Fisheries (MARAH), the project aligns with the government’s sustainable livestock development policy and covers four regions bordering coastal countries: Cascades, Center-West, Center-South, and South-West. It targets around 290,000 direct participants and more than 800,000 indirect participants across twenty municipalities.
Pastoralism in the Sahel faces numerous interconnected challenges. Livestock mobility, essential for following pasture and water cycles, is hindered by the lack of designated, developed routes and grazing areas. This is due to the expansion of farmland driven by population pressure, resulting in conflicts between herders and farmers. Insecurity and the presence of armed groups further compromise this mobility. Additionally, climate change effects such as droughts impact water and pasture availability, affecting livestock health and milk production. Pastoralist households struggle to process and market their products, such as meat, milk, leather, and manure, which weakens their livelihoods and resilience.
One of the project's main goals is to increase the agricultural and livestock productivity of (agro-)pastoral households and farmers in the covered areas. To achieve this, it seeks to facilitate livestock mobility, improve access to pastoral resources, support animal health, and enhance market access through pastoral infrastructure, benefiting over 50,000 herders and agro-pastoralists, 40% of whom are women.
2. Key players in resilience
Users of pastoral infrastructures...
Research-action workshops conducted between September 2021 and July 2023, involving teams from several SNV-implemented projects in Burkina Faso, aimed at better understanding the roles and needs of women and youth in the targeted households. These revealed that women use water points for domestic tasks such as maintaining household hygiene, preparing food, and caring for animals. Livestock markets offer business opportunities for women who sell small ruminants, ensure hygiene around slaughterhouses, collect offal, and provide catering services. They are also responsible for milking and processing milk. Finally, they participate as farmers in households managing land where livestock routes are mapped and marked following social agreements. As for young men, they lead the herds during transhumance and are involved in livestock markets, butchery, tanning, fodder production, and can also engage in milk collection and sales. All these activities contribute to household food security and resilience.
But few consulted
Despite being users of pastoral infrastructure, women are rarely consulted in decisions about its development, maintenance, and management. Their access is not guaranteed in terms of distance, technical choices, or usage costs, largely due to gender norms and roles. As heads of households, men own the resources and actively participate in discussions on resource and infrastructure management, while women are often excluded from these decision-making processes, as are young men.
With repercussions for resilience
The limited involvement of women and youth in managing and profiting from pastoral infrastructure can be inefficient or even cause conflicts, impacting household livelihoods and food security. This observation led the project team and its partners to develop strategies to ensure better inclusion of women and youth in the social engineering process before and during the construction of pastoral infrastructure, as well as their representation and engagement in its management and profitability.
3. Pastoral infrastructure and inclusion
Creation of pastoral infrastructures
The strategies implemented include a social engineering process for infrastructure development, in which women and youth were involved through pastoral civil society organizations. To facilitate mobility and improve livestock health, around 20 vaccination parks were built along 200 km of routes. About 20 hydraulic pastoral infrastructures, including six simplified drinking water systems (AEPS), were constructed in pastoral areas, livestock markets, and grazing and resting areas. Additionally, around 900 hectares of pasture zones were restored and regenerated. Two equipped veterinary posts were completed in Gaoua and Périgban to facilitate herd health monitoring. Technical and economic references were developed for productive infrastructure to add value to products processed by women and youth, such as milk, meat, and hides.
Setting up inclusive management committees
Inclusive management committees have been established for all infrastructures, with the support of the Pastoralism Communication Network (RECOPA), to ensure their management, maintenance, and profitability. For the routes, 24 management committees have been set up across 24 villages. The project emphasized the importance of appointing a woman and a youth representative on each management committee and worked through communication efforts to create an environment conducive to their participation. In total, 46 Management Committees (COGES), composed of 73% men and 27% women, were established and trained on their roles and responsibilities.
Activities to support household resilience
The project supports fodder production and milk processing as income-generating activities for youth and women. Four fodder production units and four AEPS have been built for cooperative societies in Léo and Kampti. Community consultations were held to ensure the social embedding of investments and equipment provided. The project organized training on technical routes and fodder varieties. In 2023, over 467 tons of fodder and 77 tons of grain were produced over an area of 499 hectares in the 20 municipalities, coordinated by management committees and overseen by decentralized technical services. Two kiosks for catering services were built at slaughter areas in Gaoua and Niangoloko, two tanneries were completed for processing hides, and two productive biodigesters, each of 40 m³, were installed. Finally, 80 household biodigesters were installed, including four led by women. A total of 1,650 tons of compost was produced, and 327 hectares of agricultural land benefited from organic fertilizers, contributing to farmers' resilience in a context of rising agricultural input costs.
Support for local authorities
Awareness and training activities have improved the inclusive management of pastoral infrastructure by local authorities. Training on gender equality and conflict-sensitive planning was provided to 20 secretaries-general and 16 municipal focal points (including two women), with particular attention to the participation of women and youth in key activities to promote social justice and prevent conflicts: 192 village general assemblies were held to disseminate and promote the indigenous conflict prevention and peaceful resolution mechanism to 941 members (including 58 women) of village development councils (CVDs); the mechanism was operationalized among communities, reaching 20,385 people, including 7,688 women, 4,636 youth, and 8,061 men; support was provided for 20 municipal sessions on transhumance in the intervention zone. Thanks to the project's communication efforts, it is estimated that 35% of women participate in village assemblies organized by municipalities on transhumance and pastoral resource management.
4. Improving productivity and reducing conflict
Thanks to these strategies, agricultural and livestock productivity has improved, with an increase in the volume of processed products, particularly for meat and fodder. For example, 683,770 kg of meat was produced, exceeding the target of 32,086, and 69,520 kg of fodder was produced, surpassing the target of 25,380 kg. The number of producers who saw their income increase (44,122, including 6,409 women) through milk and compost production remained below expectations due to insecurity. The project also created or improved 1,954 jobs, mainly in fodder production. Conflicts between farmers and herders have decreased thanks to awareness activities organized by municipalities, including 217 dialogues for conflict prevention and management. The municipalities of Banfora, Dalo, and Gao developed municipal development plans that support pastoral livestock farming, and 105 local texts were adopted and disseminated to strengthen pastoral infrastructure management and improve livestock mobility.
5. Systematizing the inclusive approach
Local authorities, with the support of municipal focal points, play a central role in the management and sustainability of the completed infrastructure, ensuring exemplary governance and diversifying revenue sources for their maintenance. The main lessons for improving women and youth participation in the development, management, and profitability of infrastructure were learned during the Gender Equality and Social Inclusion (GESI) planning workshop for municipalities.
First, quotas to promote the participation of these groups must be established when drafting the terms of reference for each activity. Traditional and village authorities must be sensitized with arguments showing that women and youth are users of the infrastructure and contribute to household resilience. Their involvement must be ensured at every stage of the process, in meetings, consultations, and within management committees (COGES), and systematically tracked through meeting minutes, attendance lists, etc.
Leaders must be identified within local associations to ensure the representation of women and youth, and their capacities must be strengthened through leadership training and key topics such as land rights. They should be encouraged to take on local leadership positions. Finally, young people and women should be supported in value chains where they are active to contribute to their economic empowerment: fodder, milk, meat, and compost production. This is long-term work where communication plays a key role. In the future, the project will work to include internally displaced people in these processes, given the evolving security context. The lessons learned are presented in the PASSHA guide and toolkit to integrate GESI.


