Résidus d'antibiotiques dans le lait du Togo
Au Togo, le lait est issu essentiellement des élevages traditionnels de bovins. Dans ces élevages, les soins des animaux sont faits de façon empirique impliquant une utilisation anarchique d’antibiotiques (ATB). Cet usage des ATB laisse inévitablement dans le lait des résidus: ce qui suppose des dangers potentiels liés à l’utilisation des antibiotiques sur la santé humaine. Au Togo, VSF-Suisse a réalisé une étude pour déterminer la présence de résidus antibiotiques dans le lait: une première dans ce pays.
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Dans le cadre du projet laitier WOMEN dans le nord du Togo, VSF-Suisse a mené des études pour déterminer la présence d'antibiotiques dans le lait. L'étude est une activité du projet WOMEN qui vise à renforcer les compétences des femmes en matière d'hygiène du lait. Les femmes appartiennent à des familles pastorales dans lesquelles le lait est traditionnellement l'affaire des femmes et leur permet d'améliorer leurs revenus et de subvenir aux besoins de leur famille.
855 échantillons de lait ont été prélevés avec un bref questionnaire auprès des participants au projet. Le prélèvement se fit dans les villages ainsi que sur les marchés et au bord des routes. La méthode PremiTest® a servi à l’analyse des tests. Sur 855 échantillons, 185 (21,6%) étaient positifs pour la présence des résidus d’antibiotiques. La comparaison par préfecture montre que la prévalence est sensiblement la même entre les deux préfectures. Le lait prélevé dans les marchés et au bord des rues contenait plus de résidus que celui prélevé directement dans les élevages. Et le lait issu des élevages dans lesquelles les vaches ont été traités récemment contenait plus de résidus (35%) que le lait issu des vaches sans un traitement récent (17%).
La conclusion
Le consommateur cherche actuellement à connaître la qualité des aliments qu’il consommé: Le produit consommé devra lui procurer de bonnes sensations sur le plan gustatif, lui apporter des éléments nutritifs, et avant tout, ne présenter aucun risque pour sa santé.
La prévalence obtenue montre que les éleveurs utilisent des antibiotiques et vendent et consomment le lait des vaches traités sans tenir compte du délai d’attente, avec des conséquences néfastes sur la santé des consommateurs.
L’étude a suggéré de renforcer la sensibilisation des éleveurs, agents de santé animale et consommateurs sur les risques liés aux résidus d’antibiotiques pour la santé et de procéder à la formation des Agents Villageois d’Elevage et techniciens vétérinaires.